En décembre 2018, nous avons partagé la scène de la Maison de la poésie à Paris avec Gisèle Pape. Pour cette occasion, nous avions mêlé nos univers, alternant moments de lecture, de musique et de lecture musicale. 

En répétition est née une amitié, scellée sur scène. Nous avions très envie de nous retrouver de nouveau, cette résidence nous en a offert l’opportunité. 

Gisèle Pape a joué des morceaux entrant magnifiquement en résonance avec l’exposition, elle a accompagné musicalement ma lecture de « Mars », extrait d’éphéméride, et ma lecture, plus longue, d’un inédit. Le hasard étant particulièrement malicieux, il a fait se rencontrer une de ses chansons avec un de mes poèmes, présent dans la salle dans un livre pauvre.

Voici son couplet extrait de Dolls : 

Je suis la fille à la tête de tournesol
Une tige aux longs bras qui s’envolent
Un oiseau tentant de faire le tour de lui-même
Comme un long ruban un jour de bohème 

Voici le mien : 

Je suis la fille aux barbelés.
J’écarte pour ne pas me griffer.
Et je cours, je cours à travers les prés,
jusqu’aux prochains
barbelés.

(Portrait de Gisèle Pape par Mathieu Dufour)