Paravent poétique

Paravent poétique

Encre de Chine sur papier de paravent (2020).

Se relier au lecteur, en l’invitant à relier lui-même les fragments pour créer son poème.

Le paravent se relie aux dés par le chiffre trois : trois pans, comme il y a trois dés, avec sur chaque pan plusieurs « cadres », comme sur chaque dé plusieurs faces. Cela permet donc de créer une multiplicité de poèmes. L’implication du lecteur n’est pas la même, il n’est pas sollicité par le jeté de dés, mais est invité à créer le poème en reliant les différents cadres du paravent.

Le fait que le paravent soit un objet qui sépare et relie à la fois m’intéresse.

Cet objet japonais a été placé dans une pièce faisant référence au cabinet japonais de Mallarmé, à l’étage. Nous avons disposé avec Florie et Lou nappe, tatamis et coussins japonais et Grégory a créé une ambiance plus intime avec la lumière rouge.

Le paravent est une façon de se relier aux éventails de Mallarmé. Dans ses appartements au-dessus de l’exposition, on peut voir un éventail offert à sa fille Geneviève, sur lequel il a écrit un poème à la main. Dans la même pièce se trouve un fragment du mur de ses toilettes sur lequel il avait écrit un poème.

Je renvoie à la thèse de Barbara Bohac, L’esthétique du quotidien chez Mallarmé (2006) : « Le poète prend ses distances avec la hiérarchie traditionnelle des arts et des genres, qui marginalise l’esthétique du quotidien. L’objet décoratif cristallise à ses yeux une beauté faite de rapports nécessaires susceptibles de le spiritualiser et de le rendre suggestif. Par ses couleurs et son éclat, il rappelle le drame solaire, symbole de la condition humaine, et sert d’instrument à un culte domestique de l’esprit humain. L’image du drame solaire, les correspondances suggestives, se retrouvent dans de nombreux textes poétiques, où le quotidien devient rêve et chant et fonde souvent une dimension métapoétique. Elles permettent de penser l’unité d’une esthétique du quotidien. »

 

« Ce Conte s’adresse à l’Intelligence du lecteur qui met les choses en scène, elle-même.»

Stéphane Mallarmé

Relier sur la toile

araignée

Oeuvres reliées

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