Livres pauvres réalisés avec Samuel Buckman
(collection Jamais d’Armand Dupuy, 2015)
Relier le travail d’un artiste au sien.
Penser le livre dans son plus grand dénuement.
Armand Dupuy, poète et artiste, m’a proposé d’entrer dans sa collection de livres pauvres, Jamais, avec l’artiste de mon choix.
Voici comment il décrit cette forme si particulière : « Les Livres pauvres sont, le plus souvent, d’une grande simplicité. Des morceaux de papier pliés en deux ou en quatre, de taille et de qualité très variable, parfois peints sur le coin d’une table partagée, puis manuscrits. Ils existent en quelques exemplaires, pas plus de six en général, parfois ce sont même des exemplaires uniques. Il existe plusieurs collections dans ce registre : la plus connue, sans doute, est celle de Daniel Leuwers, mais il existe aussi la Collection Mémoires d’Eric Coisel, les L3V de Marie Thamin (MT Galerie). De nombreux livres se font aussi hors de toute collection, entre amis. Il existe, bien entendu, une filiation directe avec les manuscrits enluminés de René Char. »
J’ai découvert le travail de Samuel Buckman grâce à l’excellente revue N47. Je me suis immédiatement sentie très proche de son univers et sa démarche. Il a accepté ma proposition et nous avons réalisé quatre livres ensemble, en 4 à 6 exemplaires.
Un exemplaire de chaque se trouve désormais dans les collections de la bibliothèque Forney. J’ai présenté son travail en 2014 dans la revue Terre à ciel.
«Le pliage est, vis-à-vis de la feuille imprimée grande, un indice, quasi religieux ; qui ne frappe pas autant que son tassement, en épaisseur, offrant le minuscule tombeau, certes, de l’âme. »