Yole

Yole

Fil de coton noir brodé sur toile de coton blanc. (2019-2020)

Se relier à l’écriture des aïeules.
Se relier à une passion de Mallarmé.
Relier le recto et le verso.

Je n’avais jamais brodé de ma vie. Ce fut une évidence que je devais le faire quand j’appris que Mallarmé voyait la voile de sa yole comme la page blanche où s’écrit le poème.

«L’ombre de quelque page éparse d’aucun livre / Tremble comme ta voile et vagabonde sur / Sur la poudreuse chair immense de l’eau verte / Parmi le long regard de la Seine entr’ouverte» avait écrit Paul Valéry lors d’une visite à Valvins.

Lors de mes premiers essais, j’ai découvert qu’un autre mot pouvait s’écrire de l’autre côté de la toile. Cela m’a rappelé un poème de Juarroz dans lequel il fait référence aux mots qui s’écrivent de l’autre côté de la page et dans Poésie et création cette phrase « C’est l’envers des choses qu’il faut découvrir ».
J’ai donc cherché à pouvoir écrire un poème lisible des deux côtés, la voile étant placée au centre de la plus grande pièce du musée, le long d’une poutre qui évoque le mât.

« Ce pli de sombre dentelle, qui retient l’infini, tissé par mille, chacun selon le fil ou prolongement ignoré son secret, assemble des entrelacs distants où dort un luxe à inventorier, stryge, nœud, feuillages et présenter.
Avec le rien de mystère, indispensable, qui demeure, exprimé, quelque peu. »

Stéphane Mallarmé

Relier sur la toile

araignée

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