J’aime lire des correspondances. Celle qui m’a le plus bouleversée est la correspondance à trois, entre Rainer Maria Rilke, Marina Tsvetaeva et Boris Pasternak. Avec un ami comédien, Benoît Marchand, nous en avions donné une lecture pour le festival Poésie dans(e) la rue.

Un an après, quand notre correspondance s’est entamée, Maxime m’a fait découvrir une forme de correspondance moderne, celle qu’entretient Nick Cave avec son public. Sur le site The Red Hand Files, il répond aux questions qui lui sont posées. J’ai immédiatement adoré, et la démarche, et la qualité des lettres de Nick Cave.

Nous écoutons tous deux Nick Cave depuis des années, il nous a permis de mieux nous connaître, nous avons donc choisi de terminer notre correspondance filmée avec l’une de ses chansons, Wonderful Life.

J’ai choisi la réponse de Nick Cave à la question « Croyez-vous aux signes ? ». Je me sens très proche de sa réponse, non seulement pour la réflexion proposée, mais aussi pour l’anecdote révélée. Son fils est tombé de la falaise. Il avait toujours voué une passion particulière aux coccinelles. Juste après sa mort, retournant à la falaise avec sa femme, une coccinelle s’est posée sur la main de sa femme, puis sur la sienne. Durant l’enregistrement de l’album qui lui est dédié, de nombreuses coccinelles sont entrées dans le studio. J’ai vécu une expérience similaire lors de la mort de mon grand-père, mais avec des papillons.