Je me souviens avoir joué à la marelle, enfant. Comme le petit poucet, avoir jeté mon caillou. Avoir sauté à cloche-pied, pour aller de la terre au ciel.
Plus tard, j’ai appris que ce jeu d’enfant avait une dimension initiatique. Jouer pour apprendre à aller de la terre au ciel, avec retour à la terre.
J’ai eu envie de poursuivre ce jeu, avec les mots. En écrivant un poème qui nécessite de jouer à la marelle pour être lu – mettre en jeu son corps, retrouver un plaisir et une légèreté de l’enfance. J’ai joué avec les mots « terre » et « ciel » pour qu’ils puissent être lus à l’aller comme au retour. J’ai tracé des ambigrammes : « terre » devient « appel » et « ciel », « joie ». Dans cette idée de circularité, j’ai repris l’anacyclique « s’élever/révélés », que l’on retrouve brodé sur la voile « Yole ».
terre
où
prendre
racine
pour
mieux
s’élever
vers
le
ciel
∞
joie
des
jours
révélés
où
l’on
entend
comme
un
appel
« Ce jeu insensé d’écrire »