Livres caviardés

Livres caviardés

Encre de chine sur livres
(2019-2020)

Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, Folio Gallimard.
Antoine Emaz, Cambouis, Seuil.
Henry Bauchau, Antigone, Actes sud.
Julien Gracq, Le rivage des Syrtes, éditions Corti.
Judith Elbaz, Le Mouvement en montagne, P.O.L.

Se relier aux auteurs en allant jusqu’à intervenir directement sur leur livre.
Se relier au livre. Désacraliser le livre tout en révélant son précieux et sa magie.

J’aime l’idée d’intervenir directement sur le livre. Oser. Lors de mes études de lettres, le rapport au grand auteur était écrasant, coupait la créativité plus qu’il ne la stimulait. Plus tard, j’ai compris que les artistes étaient là pour ouvrir des portes, pas pour être érigés en statues. C’est aussi pendant mes études de lettres que j’ai découvert l’intertextualité, le fait que chaque texte soit tissé à partir d’autres textes. Ainsi, en caviardant ces livres, je me libère, j’espère libérer à mon tour, et je fais acte de reconnaissance.

Ce sont des livres que j’aime, dont chaque mot est pesé. Je n’ajoute aucun mot, je ne fais que choisir, dans l’ordre de la page, pour à mon tour écrire. J’ai ajouté à cette technique du caviardage le fait de dessiner – ainsi, un mot ne peut être conservé s’il n’est pas recouvert par le dessin. La contrainte est forte mais elle est magique. Sans doute que le fait de procéder directement sur le livre, en choisissant une page au hasard, participe de cette magie.

« Le livre, expansion totale de la lettre, doit d’elle tirer, directement, une mobilité et spacieux, par correspondances, instituer un jeu, on ne sait, qui confirme la fiction. » 

Stéphane Mallarmé

Relier sur la toile

araignée

Oeuvres reliées

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